Surveillance de la rubéole

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Comment le Canada surveille-t-il la rubéole?

La rubéole, l'infection rubéoleuse congénitale (IRC) et le syndrome de rubéole congénitale (SRC) sont des maladies ou des affections à déclaration obligatoires dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. Les cas sont déclarés par les fournisseurs de soins de santé aux bureaux de santé publique locaux si le patient :

  • présente des symptômes qui sont confirmés en laboratoire
  • a un lien connu à un cas confirmé en laboratoire

Les cas de rubéole, d'IRC et de SRC sont envoyés par les bureaux de santé publique locaux aux ministères de la Santé des provinces et des territoires. Les cas qui satisfont à la définition de cas nationale sont signalés au Système de surveillance des maladies à déclaration obligatoire.

La surveillance nationale améliorée de la rubéole, de l'IRC et du SRC est effectuée au moyen du Système canadien de surveillance de la rougeole et de la rubéole. Ce système comporte la collecte hebdomadaire de données améliorées sur la rubéole provenant de 10 provinces et territoires. Cela permet la surveillance en temps opportun de la rubéole, de l'IRC et du SRC au Canada.

Les trois autres provinces et territoires participent actuellement à un système de surveillance pilote. Le projet pilote sur la surveillance de la rougeole et de la rubéole (MARS) a été mis en œuvre en mai 2011. MARS est une application de surveillance sur le Web qui soutient la notification en temps réel des enquêtes sur les cas de rubéole, d'IRC et de SRC aux intervenants :

  • de l'ASPC œuvrant dans des laboratoires de rubéole et dans le secteur de l'épidémiologie
  • des provinces et des territoires

Les décès liés à la rubéole, à l'IRC et au SRC font l'objet d'une surveillance nationale. Les données sur la mortalité sont obtenues de Statistique Canada, Statistique de l'état civil, Base de données sur les décès. La base de données recueille des données démographiques et des renseignements sur les causes de décès chaque année auprès des registres provinciaux et territoriaux.

Les cas de rubéole, d'IRC et de SRC sont résumés annuellement dans la Système canadien de surveillance de la rougeole et de la rubéole. Le Rapport hebdomadaire de surveillance de la rougeole et de la rubéole résume l'information recueillie par les autres systèmes de surveillance chaque semaine.  

Épidémiologie de la rubéole, de l'IRC et du SRC au Canada

Au Canada, les programmes d'immunisation systématique des nourrissons ont permis d'obtenir des taux élevés d'immunité contre le virus de la rubéole. Ces programmes ont également contribué à éliminer la transmission de l'infection de la rubéole indigène. Avant l'utilisation répandue au Canada de vaccins à composants antirubéoleux, l'incidence des cas de rubéole suivait un modèle cyclique et atteignait des pics importants à tous les trois à six ans (figure 1).

L'introduction du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons dans les programmes d'immunisation provinciaux et territoriaux entre 1974 et 1983 a entraîné un déclin constant des cas déclarés. De 1969 à 1973, 8 042 cas en moyenne ont été déclarés chaque année (37 cas pour 100 000 habitants par année). Ce nombre est passé à une moyenne annuelle de 1 524 cas (6 cas pour 100 000 habitants par année) entre 1984 et 1995.

Une deuxième dose du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons a été introduite dans les programmes d'immunisation provinciaux et territoriaux entre 1996 et 1997. Ce qui faisait partie de la stratégie d'éradication de la rougeole et a entraîné une autre diminution de l'incidence pour atteindre une moyenne annuelle de 26 cas signalés entre 1998 et 2004 (0,08 cas pour 100 000 habitants par année).

En 2005, le taux d'incidence national a augmenté pour atteindre 0,99 cas pour 100 000 habitants. Une éclosion d'envergure survenue dans une communauté non vaccinée du sud-ouest de l'Ontario a donné lieu à plus de 300 cas. Cette éclosion a représenté la majorité des cas de rubéole cette année-là. Aucun cas de SRC n'est survenu à la suite de cette éclosion. La propagation du virus a été limitée à la communauté non vaccinée.

En 2005, l'objectif régional de l'Organisation panaméricaine de la santé d'éliminer la maladie a été accepté. Depuis lors, aucun nouveau cas de rubéole indigène n'a été déclaré. Tous les cas subséquents ont été sporadiques et associés à l'importation de la maladie. De 2006 à 2014, entre un et 13 cas ont été déclarés chaque année (5 cas en moyenne).

Figure 1. Cas et incidence (pour 100 000 habitants) déclarés de la rubéole au Canada, de 1924 à 2014.

Cas et incidence (pour 100 000 habitants) déclarés de la rubéole au Canada, de 1924 à 2014
Remarque : Les données sur les cas de 1924 à 2013 proviennent du Système canadien de surveillance des maladies à déclaration obligatoire (SSMDO). Les données sur les cas pour 2014 sont préliminaires et ont été obtenues directement des ministères de la Santé provinciaux et territoriaux. La rubéole a été retirée de la liste des maladies à déclaration obligatoire en 1959 et y a été remise en 1969. Aucune donnée n'était disponible entre 1959 à 1968. Aucune donnée sur les cas n'était disponible pour la Colombie-Britannique pour 1969-1970; pour la Saskatchewan pour 1957-1958; pour le Manitoba de 1924 à 1930; pour le Québec de 1924 à 1927; pour le Nouveau-Brunswick de 1924 à 1931, de 1933 à 1941, pour 1943, de 1945 à 1949, pour 1951 et de 1956 à 1958; pour la Nouvelle-Écosse pour 1958; pour l'Île-du-Prince-Édouard de 1929 à 1935, de 1954 à 1958 et de 1969 à 1978; et le Yukon pour 1958. Les données sur la population ont été obtenues dans les estimations annuelles au 1er juillet, de Statistique Canada.
Figure 1 : Texte équivalent
La figure 1 illustre le nombre de cas et le taux d'incidence (pour 100 000 habitants) déclarés de rubéole au Canada, de 1924 à 2014.
Jusqu'à tout récemment, l'incidence de la rubéole au Canada a suivi un modèle cyclique et atteignait des pics importants à tous les trois à six ans. L'introduction du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons dans les programmes d'immunisation provinciaux et territoriaux canadiens, entre 1974 et 1983, ont entraîné un déclin rapide des cas déclarés, pour passer d'une moyenne de 8 042 cas déclarés par année de 1969 à 1973 (ou 37 cas pour 100 000 habitants par année) à une moyenne de 1 524 cas déclarés par année de 1984 à 1995 (6 cas pour 100 000 habitants par année). Après l'introduction d'une deuxième dose d'un vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) dans tous les programmes d'immunisation des provinces et territoires, de 1996 à 1997, l'incidence a diminué davantage pour atteindre une moyenne de 26 cas déclarés par année, de 1998 à 2004 (ou 0,08 cas pour 100 000 habitants par année). En 2005, l'incidence de la rubéole a augmenté à 0,99 cas par 100 000 habitants au Canada. De 2006 à 2014, entre un et 13 cas ont été déclarés chaque année (5 cas en moyenne).

L'incidence du SRC a suivi une tendance à la baisse similaire à celle de la rubéole (figure 2). Même si SRC a été éliminé au Canada, des cas sporadiques se produisent en raison de l'infection prénatale survenue dans les régions endémiques. Il n'y a pas eu de cas de SRC causé par l'exposition à la rubéole au Canada depuis 2000. De 1995 à 2005, au plus 3 cas de SRC ont été déclarés chaque année au Canada. La plupart de ces enfants sont nés de femmes nées à l'étranger. Depuis 2006, seuls 2 cas ont été déclarés et provenaient tous deux d'enfants nés de femmes immigrantes qui ont été infectées par la rubéole avant leur arrivée au Canada.

Figure 2. Cas et incidence (pour 100 000 habitants) déclarés d'infection ou de syndrome de rubéole congénitale au Canada, de 1979 à 2014.

Cas et incidence (pour 100 000 habitants) déclarés d'infection ou de syndrome de rubéole congénitale au Canada, de 1979 à 2014
Remarque : Les données sur les cas proviennent du Système canadien de surveillance de la rougeole et de la rubéole. Les données sur les cas pour 2014 étaient préliminaires et ont été obtenues directement des ministères de la Santé provinciaux et territoriaux. Le SRC a été ajouté à la liste des maladies à déclaration obligatoire en 1979. Avant 1979, il est possible que certains cas de SRC aient été déclarés sous la catégorie rubéole. Les données sur les naissances vivantes obtenues auprès de Statistique Canada ont servi de dénominateur pour le calcul du taux d'incidence.
Figure 2: Texte équivalent
La figure 2 démontre le nombre signalé et le taux d'incidence (par 100 000 de populations) des cas de SRC au Canada de 1979 à 2014.
Les cas signalés de SRC ont diminué considérablement pour passer de 29 cas en 1979 à un cas en 1981. De 1982 à 1996, de 0 à 8 cas ont été signalés chaque année. De 1995 à 2005, 3 cas ou moins ont été signalés chaque année. Depuis 2006, seuls 2 cas ont été signalés : 1 en 2009 et 1 en 2011.

Distribution de la maladie (à l'échelle mondiale)

La rubéole est présente à la grandeur de la planète. Toutefois, au cours des 10 dernières années, les programmes d'immunisation contre la rubéole ont permis de réduire grandement les taux d'incidence de la maladie dans plusieurs pays industrialisés.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (en anglais seulement), à la fin de 2013, 137 pays avaient inclus la rubéole dans leur calendrier de vaccination national. Ce qui est une hausse comparativement à 65 pays en 1996. Les pays qui n'ont pas de programmes complets de vaccination contre la rubéole connaissent généralement des périodes de faible incidence de la maladie suivies de périodes d'épidémie tous les quatre à huit ans.

En 2003, l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) (en anglais seulement) a établi un objectif d'éliminer la rubéole et le SRC de la région des Amériques d'ici 2010. Cette région a connu une diminution de 99,99 % de cas confirmés de rubéole et de SRC entre 1998 et 2013. Le Canada n'a pas déclaré de cas de rubéole depuis 2005.

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