Pour les professionnels de la santé : Maladie de Chagas (trypanosomiase américaine)

Obtenez de l'information détaillée sur la trypanosomiase américaine à l'intention des professionnels de la santé.

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Ce que les professionnels de la santé doivent savoir à propos de la trypanosomiase américaine

Trypanosoma cruzi est un parasite protozoaire flagellé endémique dans certaines régions d'Amérique latine. Il est l'agent responsable de la trypanosomiase américaine (aussi appelée maladie de Chagas).

L'infection peut être :

  • chronique;
  • asymptomatique;
  • potentiellement fatale.

Transmission

Voici les modes de transmission de la maladie :

  • insecte vecteur (réduvidé ou triatome);
  • infection congénitale;
  • greffe d'organe;
  • transfusion sanguine;
  • consommation d'aliments contaminés par Trypanosoma cruzi à la suite d'un contact avec des déjections de triatomes infectés;
  • accident de laboratoire :
    • à titre d'exemple, exposition accidentelle à des produits sanguins contaminés lors d'une blessure causée par une aiguille ou un objet tranchant ou pointu.

Manifestations cliniques

Les symptômes aigus sont présents pendant environ deux mois après le moment de l'infection et incluent les suivants :

  • lésions cutanées ou œdème violacé d'une seule paupière;
  • fièvre;
  • mal de tête;
  • adénopathies;
  • pâleur;
  • douleurs musculaires;
  • difficulté à respirer;
  • œdèmes et douleurs abdominales ou thoraciques.

Les symptômes chroniques comprennent :

  • les troubles gastro intestinaux (10 %), en particulier méga œsophage ou mégacôlon;
  • les troubles cardiaques (30 %);
  • une insuffisance cardiaque (complication tardive);
  • des symptômes neurologiques.

Diagnostic

Pendant la phase aiguë :

  • il est parfois possible de détecter la présence des parasites dans des frottis frais de couche leucocyto plaquettaire ou de sang périphérique coloré;
  • il est parfois aussi possible de détecter la présence d'une infection aiguë au moyen d'essais d'amplification en chaîne par polymérase (PCR).

Après la phase aiguë, il est possible d'effectuer deux tests sérologiques ou plus pour détecter des anticorps propres à Trypanosoma cruzi, notamment un :

  • titrage immunoenzymatique utilisant un antigène absorbé (ELISA);
  • immunobuvardage (immunoblot);
  • test des anticorps immunofluorescents.

Recueillez un échantillon de sang et envoyez le au Laboratoire national de microbiologie du Canada.

Instruments d'essais spéciaux

L'instrument « Ortho Trypanosoma cruzi ELISA Test System » sert à la détection qualitative chez l'humain d'anticorps contre le parasite dans :

  • le sérum sanguin;
  • les échantillons de plasma sanguin.

Cette technique est destinée au dépistage dans des échantillons provenant de dons individuels.

L'instrument :

  • est homologué par la Food and Drug Administration (FDA) des États Unis;
  • porte au sein de l'Union européenne la marque CE de conformité.

L'entreprise Ortho Clinical Diagnostics mène actuellement une étude postcommercialisation dans le but de recueillir et de produire des données sur la performance clinique du test. Aucun incident ni rappel n'a été signalé en rapport avec l'instrument.

Traitement

Il est possible de traiter la trypanosomiase américaine au moyen du benznidazole et du nifurtimox. Les deux médicaments entraînent la guérison dans la quasi totalité des cas, mais seulement s'ils sont administrés peu après l'infection ou au début de la phase aiguë.

Le traitement est aussi indiqué pour les :

  • cas de réactivation de l'infection (p. ex. en cas d'immunosuppression);
  • nourrissons ayant une infection congénitale;
  • patients en début de phase chronique de la maladie.

Les adultes infectés devraient recevoir un traitement antiparasitaire dans le but de prévenir, de freiner ou d'arrêter la progression de la maladie, surtout s'ils n'ont aucun symptôme.

Les bienfaits possibles des médicaments pour ce qui est de prévenir ou de retarder l'apparition de la trypanosomiase américaine devraient être évalués par rapport :

  • à la longueur du traitement (jusqu'à deux mois);
  • aux effets indésirables possibles (présents chez jusqu'à 40 % des patients traités).

Les femmes enceintes et les personnes qui vivent avec une insuffisance rénale ou hépatique ne devraient pas prendre du benznidazole ni du nifurtimox. Le nifurtimox est aussi contre indiqué pour les personnes ayant des antécédents de troubles neurologiques ou psychiatriques.

De plus, des traitements particuliers pour les manifestations cardiaques ou digestives pourraient être requis.

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